École offshore
vers un art interopérable
Un postmaster recherche-création conduit par l’ENSAD Nancy en partenariat avec Casino Luxembourg et le PEEL, Pôle entrepreneuriat étudiant lorrain, université de Lorraine

Club Assemblée Générale / Zorro, pour Augusta Fripes

 

 

LE PROGRAMME 2022 – 2023 :

INTEROPÉRABILITÉ

L’École offshore propose aux diplômés des écoles d’art françaises et européennes une année de recherche-création post-master. Ce programme est porté par l’école nationale supérieure d’art et de design de Nancy, avec le soutien du ministère de la Culture, de la Métropole du Grand Nancy et de la Région Grand Est, en partenariat avec le Casino Luxembourg.
Du fait de la pandémie et de la fermeture des frontières chinoises l'école offshore cesse ses activités à Shanghai et se recentre sur l'Europe.
La session 2022-2023 se propose d’expérimenter le format d’un «atelier augmenté» en visioconférence. Cet atelier augmenté sera composé des ateliers interconnectés de tous les participants (que ce soit de véritables ateliers ou une simple table dans un appartement). Les recherches artistiques proprement dites seront menées par les participants dans leurs environnements de travail et de vie habituels, en France ou à l’étranger, augmentés d’une interaction systématique avec l’atelier des autres participants.
L’École offshore opère à l’échelle 1:1*. Elle ne se donne pas pour objectif de produire des expositions mais elle tente d’accompagner des pratiques artistiques inscrites dans la réalité sociale, culturelle, économique et politique des lieux investis par les participants là où ils vivent. A la fin de la session les hypothèses et les travaux seront documentés et partagés via une publication numérique.
Pour la session 2022-2023 les artistes de l’école offshore sont invités à activer et développer des initiatives interopérables** avec des partenaires locaux et à en rendre compte régulièrement pendant le séminaire.
* échelle 1:1 : au sens proposé par Stephen Wright pour désigner les propositions artistiques qui opèrent dans le réel plutôt que de produire des représentations ou des simulations dans les espaces d’exposition.
** interopérable : qualifie des propositions artistiques compatibles avec d’autres contextes sociaux que celui du monde de l’art.
CANDIDATURES
La date limite d'envoi des dossiers est reportée au 30 septembre.
Les candidatures doivent comporter :
- le formulaire de candidature
- un dossier artistique (portfolio 15 pages maximum qui peut comporter des liens vers des sites web et/ou des vidéos)
- un dessin de motivation (croquis, schéma, carte mentale, illustration ou autre)
Elles doivent être envoyées via cette page : https://inscriptions.ensad-nancy.eu/
Merci de confirmer votre envoi auprès de
Catherine Tamborini
prénom.nom[at]ensa-nancy.fr
et
Paul Devautour
coordinateur[at]adressedusiteoffshore
Après examen des dossiers, les candidats retenus seront conviés à un entretien avec la commission d'admission. Les candidats admis devront ensuite confirmer leur inscription et leur engagement à participer à la session complète selon les modalités décrites dans l’appel à candidature.
ORGANISATION
Une allocation financière forfaitaire de 2225 € sera versée à chaque participant pour accompagner l’implémentation de ses recherches et ses frais de mobilité. Son versement est soumis à l'assiduité au programme. Les autres frais, dont les droits d'inscription à l'école (438 €), sont à la charge des participants. La participation à l'École Offshore n'ouvre pas droit aux bourses délivrées par le CROUS.
CALENDRIER (modifié)
- Date limite de réception des candidatures : 30 septembre 2022
- Commission d’admission : 14 octobre 2022
- Date limite de confirmation des inscriptions : 21 octobre 2022
- Séminaire «intéropérabilité» :
24 séances le mardi (dont 12 avec des intervenants invités), du 18 octobre 2022 au 27 juin 2023
- Observatoire :
24 séances le jeudi, du 20 octobre 2022 au 29 juin 2023
- Restitution au Casino Luxembourg : septembre 2023

Le séminaire "interopérabilité" est également ouvert aux enseignants des écoles d'art dans le cadre de la formation permanente. Prévu pour l'instant le mardi matin, il pourra être déplacé en fonction de la disponibilité des participants, éventuellement le samedi matin.
L’ÉCOLE OFFSHORE
L’École offshore est un protocole d’étude en visioconférence, actif d’octobre à septembre. Il donne lieu en fin de session à une restitution publique des recherches et projets qui seront présentés à Casino Luxembourg.
Un séminaire bi-hebdomadaire en ligne active les interactions qui constituent le moteur de la recherche collective. Le séminaire consiste en deux matinées de travail collectif chaque semaine, via une interface de visioconférence. Le mardi matin est consacré alternativement à des rencontres avec des artistes invités et à des discussions autour de textes théoriques proposés par le responsable de la session. Le jeudi matin est consacré à un observatoire qui permet de suivre collégialement l’évolution des travaux individuels et de mener une veille prospective sur la mutation des pratiques culturelles.
Les artistes de l’École offshore s’engagent, vis à vis des organisateurs comme vis-à-vis des autres artistes de la session, à contribuer activement à toutes les séances du séminaire (les mardi matin et jeudi matin), ce qui nécessite un travail de préparation régulier. La participation à l’École offshore est compatible avec une activité parallèle (emploi à mi-temps par exemple) mais celle-ci doit être strictement organisée en fonction du planning de la session et ne devra jamais être un motif d’absence au séminaire. L’École offshore n’est pas une résidence de production en pointillé mais une année d’étude approfondie qui nécessite un collectif de recherche co-présent en continu.
Les artistes de l'École Offshore auront la possibilité de bénéficier, pour la mise en oeuvre de leur projet, de l'accompagnement du PEEL, Pôle entrepreunariat étudiant lorrain, implanté sur le Campus ARTEM. Les formations et le suivi auront lieu à distance.
L'École offshore est soutenue par le ministère de la Culture, la Région Grand Est, la Métropole du Grand Nancy et le Centre d’art Casino Luxembourg.
Vers un art interopérable ?
L’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy est implantée sur le campus ARTEM. Elle est co-fondatrice de l’Alliance ARTEM. Au départ du concept de l’alliance ARTEM se trouve la question de l’interdisciplinarité.
L'Alliance ARTEM part du principe que la créativité est essentielle dans tous les domaines et que l’interdisciplinarité permet d’appréhender des questions globales et complexes qui échappent aux disciplines isolées. La question du développement durable est par exemple nécessairement d’ordre transdisciplinaire et impose des approches interdisciplinaires.
Grâce à l’alliance ARTEM, trois établissements d’enseignement supérieur, dans des domaines apparemment très éloignés et sans rapports, se proposent de croiser leur cursus afin d’offrir aux étudiants le potentiel d’une approche interdisciplinaire. Il s’agit d’éclairer et d’enrichir mutuellement des disciplines relevant des champs habituellement séparés de la technique, du sensible et de l’entreprise.
La recherche-création que nous nous proposons de développer dans le cadre du programme de l’école offshore vise à décentrer cette perspective interdisciplinaire en abordant la relation entre les disciplines sous l’angle inédit de l’interopérabilité.
L’interdisciplinarité est au cœur du campus ARTEM à Nancy depuis sa fondation. Pouvons-nous imaginer aujourd’hui des formes nouvelles d’interopérabilité ?
L’interopérablité est un concept central dans de nombreux domaines d’activité aujourd’hui. Il est au principe même du développement d’outils ou de services capables de fonctionner ensemble.
L’interopérabilité suppose des protocoles communs et transparents tout en facilitant l’originalité des fonctionnalités, des usages et des interfaces. Si vous avez par exemple un abonnement téléphonique SFR vous pouvez aussi communiquer avec les personnes abonnées chez Orange ou Free, mais les options et les tarifs peuvent être différents chez l’un ou l’autre des opérateurs. Leurs réseaux sont interopérables mais leurs services sont autonomes.

A l’opposé, la plupart des grandes plateformes numériques ne sont pas interopérables. Sur Facebook les abonnés ne peuvent communiquer qu’avec des personnes également inscrites sur Facebook. On parle de «silos» propriétaires. En ce sens il faut opposer «plateformes» et «protocoles». Les plateformes se constituent sur la base d’«enclosures» (pour reprendre le terme qui décrit la privatisation des terres au début de la révolution industrielle en Angleterre), là où les protocoles préservent les biens communs et rendent possible l’interopérabilité.
L’interopérabilité a donc des implications économiques et politiques, voir idéologiques, tout à fait déterminantes. Peut-être également une dimension esthétique.
Peut-on penser et pratiquer l’interopérabilité dans le champ des pratiques artistiques ? Peut-on imaginer des œuvres qui soient interopérables ? Peut-on développer des propositions artistiques qui opèrent dans d’autres contextes que celui du milieu de l’art ?
Ces questions font suite à la réflexion engagée avec le séminaire «Encapsulations» mené pendant la session 2020-21 de l’école offshore.

L’interopérabilité ne sera pas abordée comme une thématique ou une problématique, mais plutôt envisagée en tant que méthode. Dans le cadre de ce programme l’interopérabilité n’est pas un dogme mais une hypothèse. Notre recherche ne prendra pas la forme d’une enquête sur les propositions artistiques interopérables, et elle n’aura pas l’ambition d’une thèse sur les enjeux esthétiques des pratiques interopérables. Il s’agira essentiellement d’encourager et d’accompagner des modes d’implémentation interopérables, d’en observer les effets et de les documenter
.
Quelques exemples, à titre provisoire et non exhaustif, de ce que pourrait être une oeuvre interopérable :
_ The White Album, de Rutherford Chang
http://rutherfordchang.com/white.html
_ The Locksmithing Institute, l'école de serrurerie de Lucas Murgida
http://lucasmurgida.com/category/projects/locksmith/
_ Supergas, un système de production de bio-gaz, par le collectif d’artistes danois Superflex (Jakob Fenger, Bjørnstjerne Christiansen, and Rasmus Rosengren Nielsen).
http://www.supergas.dk/
_ aaaaarg, une bibliothèque numérique libre de droits, initiée comme projet artistique par Sean Dockray
https://aaaaarg.fail/
_ Blackstone Bicycle Works, un atelier de réparation de bicyclettes fondé par Dan Peterman
https://experimentalstation.org/blackstone
_ Dissolution of Rosendale, le mandat de maire de Raivo Puusemp
https://www.frac-poitou-charentes.org/pages/collection_artistes-puusemp_FRAC.html
ou plus généralement le travail d'artistes ou de collectifs comme :
- Alessandro Rolandi
Social Sensibility R&D Departments, Bernard Controls group
https://www.socialsensibility.org
- Etienne Cliquet
et notamment son travail d'origami lors des conventions annuelles du MFPP
https://001.directory/2014_Machoire_Convention-MFPP/
https://001.directory/2013_Pneu_Convention-MFPP_Dijon/
- Bureau d’étude
https://bureaudetudes.org/
- Ben Kinmont
https://benkinmont.com/
- Flavien Paget
http://flavienpaget.art/